Venezuela, terre de grâce

Lorsque Christophe Colomb arriva au Venezuela, il trouva la terre si riche qu’il la baptisa « terre de grâce ». Mais corruption et mauvaise gestion ont transformé ce beau pays en terre de désolation, et le Venezuela est maintenant le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud.

Pour le peuple vénézuélien, c’est une pilule bien amère à avaler, lui qui était autrefois une puissance mondiale du pétrole. La dictature, en place depuis plus de huit ans, s’est accaparé toutes les richesses naturelles et maintient la population dans l’oppression et la pauvreté. Pour des millions de personnes, la vie quotidienne est un drame, et la pandémie n’est qu’un facteur aggravant.

La population manifeste sa volonté de prendre en main la situation: « Si nous ne travaillons pas, nous ne mangeons pas, et si le virus ne nous tue pas, la faim nous tue. » Mais le salaire minimum officiel équivalait, en août dernier, à 1,50 $/mois, à quoi s’ajoutait une maigre contribution de l’État de 1,50 $/mois. Plus aucun travailleur n’arrive à satisfaire aux besoins de sa famille. Plus d’un tiers de la population du pays est en situation d’insécurité alimentaire et a besoin d’aide. La crainte du manque de nourriture à long terme fait naître un sentiment de désespoir chez les enfants et le risque bien réel d’emprunter un mauvais chemin.

Devant cette situation désastreuse, on serait tenté de baisser les bras. Mais on découvre que, de longue date, Joseph est présent au Venezuela, présence qui adoucit les souffrances.

Depuis plus d’un siècle, la famille salésienne de Don Bosco travaille sans relâche au Venezuela afin d’apporter aide et réconfort par des services éducatifs offerts aux plus pauvres, la distribution d’eau et de nourriture, ou tout simplement une oreille attentive. Don Bosco avait une très grande dévotion à Joseph. Il recourait à lui pour tous ses besoins et exhortait les autres à faire de même. Il aurait dit à ses jeunes au début du mois consacré à Joseph: « Je veux que vous vous mettiez tous sous sa protection. Si vous le priez de tout coeur, il obtiendra toute grâce, à la fois spirituelle et temporelle, dont vous pourriez avoir besoin » (Mémoires biographiques VII, p.636). Don Bosco aurait déclaré ceci à propos de Joseph : « Ne faut-il pas croire que parmi les bienheureux qui font l’objet de notre culte religieux, saint Joseph, après Marie, est le plus puissant auprès de Dieu, et celui qui mérite le plus justement notre confiance et notre hommage? »

Ainsi, à l’exemple de Don Bosco, nous pouvons, nous aussi, supplier Joseph afin qu’il intervienne au Venezuela et soulage les familles, comme celle d’Evelyn, qui peinent au quotidien à trouver le nécessaire.

Entrevue avec Evelyn, Vénézuélienne, en anglais.

Traduction de l’entrevue en français:

Bonjour Evelyn. Je suis tellement contente qu’on ait la chance de parler de ton pays et de la situation au Venezuela.

Bonjour et merci. Je suis heureuse de partager ce moment avec vous. Comme tu as dit, mon nom est Evelyn. J’ai trois enfants : un garçon de cinq ans, une fille de dix ans et une fille de quinze ans. Mon mari et moi avions notre propre commerce (épicerie) depuis plusieurs années. Auparavant, nous avons travaillé pour des compagnies qui n’existent plus maintenant parce qu’elles ont fermé, comme plusieurs compagnies dans le pays.

Famille d’Evelyn

Alors, le chômage est un problème au Venezuela?

Oui. Dans mon entourage il y a plusieurs personnes sans emploi et je ne sais pas comment ils arrivent à survivre. Notre quotidien est très difficile. Aussi, il n’y a plus de carburant au pays. C’est ironique, dans ce pays riche en pétrole, mais cela rend la survie au Venezuela encore plus difficile.

Depuis plus de huit ans déjà, le pays vit sous une dictature. Tu m’as déjà dit dans nos conversations précédentes que cela avait beaucoup affecté votre quotidien. Est-ce que c’est pire avec la pandémie?

La présence de la COVID nous a amenés à un niveau de vie encore plus inférieur et la situation se dégrade. Malheureusement, il faut sortir de la maison pour trouver de la nourriture; pour cette raison, plusieurs contractent le virus. Plusieurs médecins sont morts, et je pense que présentement il faut prier pour les médecins de notre pays.

Les Vénézuéliens sont un peuple fort, et notre force nous vient de Dieu. Petit à petit, nous nous sommes adaptés, et nous avons espoir et foi que notre vie va changer. Nous croyons fidèlement que Dieu va nous aider à nous en sortir. Le Venezuela a besoin d’aide, et cette aide nous viendra de Dieu. Priez beaucoup pour notre pays, s’il vous plaît.


Voir aussi J’ai rencontré Joseph