L’Afghanistan, un pays meurtri

Août 2021. Les nouvelles sur l’Afghanistan font la manchette: les Américains quittent le pays et de nouveau, les talibans prennent Kaboul. Quelques mois plus tard, c’est le désastre: crise économique, sécheresse, famine, maladie; les Afghans sont à bout.

« Quand on y a vécu, ces nouvelles nous atteignent en plein cœur! »

C’est François qui nous parle. François a servi dans l’armée canadienne et séjourné en Afghanistan durant un peu plus de deux ans. Ses pensées vont vers ces familles qui l’ont accueilli, chaque jour, avec le thé et les gâteaux, car ce qui est fondamental là-bas, c’est l’accueil. Avant le travail, on prend le temps d’échanger, avec des confrères, devenus des amis. « Que deviennent-ils ? » s’inquiète François.

Il poursuit.

« L’armée afghane ça n’a pas fonctionné pour plusieurs raisons. Une nation afghane? Ça n’existe pas, c’est un concept vide, car ce qui compte pour eux c’est la tribu. Il n’y a pas d’assurance maladie, pas de services sociaux. Il faut se débrouiller pour survivre, pour faire vivre sa famille. Dans ces conditions, la corruption était très répandue dans l’armée. Des officiers se faisaient payer pour une capitulation rapide… Et comment former une armée quand lire et écrire n’est pas évident et que déchiffrer une carte est un problème… »

En effet, près de 40% des Afghans sont illettrés. Ce qui contraste avec les grandes villes où l’on trouve universités, bibliothèques, culture et raffinement. On appuie les Occidentaux car on sait qu’ils apportent une libération.

On a besoin de délivrance toute urgence, car la situation est tragique dans ce pays en guerre depuis des décennies. D’abord, les troupes soviétiques entrent en Afghanistan en 1979, en représailles à la contestation du régime communiste par les islamistes. Durant la guerre froide, les Américains soutiennent les islamistes pour combattre les Russes. Ils alimentent ainsi la guerre civile et dévastatrice qui se poursuivra entre tribus après le départ des Russes. Les talibans remportent la guerre et imposent leur loi, jusqu’à l’invasion américaine en 2001, suite aux attentats du 11 septembre.

« Quand on y a des amis, (nous dit François), on frémit intérieurement en pensant à ce qu’ils subissent, et on aimerait y retourner pour les revoir et leur prêter main forte. »

Saisis par l’émotion en l’écoutant parler, nous sommes atterrés devant tant de souffrances. Comment ne pas vouloir les secourir par la puissance de la prière!

Saint Joseph, toi qui as connu l’incertitude de l’exil, nous t’implorons pour ce pays si éprouvé.