Lors de balades à la campagne, mon père aimait s’arrêter pour observer les travailleurs dans les champs. Il prenait plaisir à m’intéresser à toutes formes de travail. On aurait dit que cela le reposait de son propre labeur. Oui, il y a quelque chose de reposant et même de vivifiant à voir quelqu’un à l’œuvre dans l’harmonie.
Comme Joseph dans son atelier…
L’Évangile désigne la profession de Joseph par le terme grec tekton. Malheureusement, la traduction « charpentier », utilisée communément dans nos bibles, ne rend pas vraiment justice au sens de ce mot. Le tekton de l’époque couvrait plusieurs besoins de fabrication, allant du simple berceau à la maison complète. Il pouvait exceller tant dans le travail du bois que du fer ou de la pierre, sans parler de ses capacités à faire des plans et à résoudre les problèmes au fur et à mesure de l’avancement des travaux. Aujourd’hui, nous parlerions volontiers d’architecte, d’entrepreneur et, bien entendu, d’artisan.
Certains experts de la langue grecque indiquent que le mot tekton peut aussi être traduit par « sage ». La sagesse de Joseph lui vient de son rapport très intime avec Dieu, et transparait dans son travail. Son art est une expression de l’amour des personnes, de sa collaboration à l’œuvre de Dieu. L’harmonie et la paix s’en dégagent.
Oui, mon père aurait été heureux de se retrouver dans l’atelier de Joseph pour le regarder travailler.
Voir aussi Le travail selon Alfred