Certaines sources attribuent jusqu’à 125 000 guérisons au frère André. Mais lui-même se hâtait de nier en disant : « Le monde est bête de penser que le frère André fait des miracles! C’est le bon Dieu et saint Joseph qui peuvent vous guérir et non pas moi. Je prierai saint Joseph pour vous. »
Lorsqu’on lui présentait un malade, le frère André recommandait souvent de le frotter avec de l’huile de saint Joseph. L’histoire de cette huile, qui brûle sans cesse devant sa statue à l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, mérite d’être racontée car peu savent son origine.
En effet, elle remonte à la fondation même de la congrégation de Sainte-Croix dont le frère André faisait partie. Peu de temps après avoir rassemblé un groupe de prêtres auxiliaires au Mans, en France, Basile-Antoine Marie Moreau, le fondateur, se vit confier la direction de la communauté des Frères de Saint-Joseph, fondée en 1820 par le curé de Ruillé-sur-Loir, Jacques Dujarié.
Parmi ces jeunes frères se trouvait Narcisse Hupier, homme dont la réputation de sainteté était déjà bien connue. Narcisse Hupier avait également une grande affection pour saint Joseph. En 1872, il fut envoyé au Canada pour devenir le supérieur du collège Saint-Joseph à Memramcook, au Nouveau-Brunswick. De passage à Montréal, il rencontra André Bessette qui avait alors 27 ans et était encore novice. Un lien s’établit entre les deux amis de Joseph. Le père Hupier lui fit part de l’existence d’une huile qui opérait des cures merveilleuses en France. Il s’agissait d’une huile d’olive ayant brûlé devant une image de la Sainte Face. Le frère André fut inspiré de faire brûler de l’huile devant une statue de Joseph et de s’en servir pour demander des guérisons. En faisant mention de cette huile, il prenait bien soin de préciser que l’huile ne possédait aucun pouvoir curatif miraculeux et que seul Dieu a le pouvoir de guérir: « L’huile, la médaille, ça fait penser à saint Joseph, ça excite la confiance en lui. »
Cette histoire nous découvre deux facettes de la personnalité de saint Joseph. D’abord sa prévoyance: en vue d’un objectif donné — ici le recours à une huile pour appuyer d’un geste concret la prière de guérison —, il ménage des rencontres, suscite des événements en empruntant des chemins insoupçonnés, tel un bon joueur d’échec qui prépare ses coups plusieurs tours à l’avance. Ensuite, on lui découvre une grande sollicitude, particulièrement envers les malades. Encore aujourd’hui, 45 guérisons surviennent annuellement à l’oratoire Saint-Joseph, d’après des renseignements obtenus par un guide de l’oratoire et le compte des ex-voto qui y sont apportés en reconnaissance de guérisons obtenues. Ceci sans compter toutes les faveurs obtenues en secret suite à des prières à Joseph.
Le frère André avait bien raison: Joseph est le vrai Miracle Man!