À 59 ans, j’étais tout feu tout flamme à l’idée de prendre ma retraite. N’ayant jamais eu de problème de santé plus sérieux qu’une grosse grippe, je comptais bien consacrer encore plusieurs années au service d’une œuvre dédiée à l’évangélisation, dont je faisais partie depuis 25 ans. Mais, subitement, mes aspirations ont été mises à l’épreuve de façon inattendue.
Tout a commencé avec un infarctus silencieux, provoqué par le blocage de deux artères coronaires qui a nécessité l’insertion d’endoprothèses (stents). Pour moi qui me croyais en santé – pas invincible, mais un peu blindé quand même –, ce fut le premier constat sérieux de ma vulnérabilité! Heureusement, l’intervention fut un succès et, après quelques mois de suivi en cardiologie, j’étais « comme un neuf ».
J’avais demandé l’aide de Joseph. Oui, je l’avais sollicité à titre de soutien des malades. Mais je reconnais maintenant à quel point mon geste d’alors était machinal, presque superficiel. Joseph était là, il faisait partie de mon entourage depuis l’enfance, mais sans plus. Heureusement, lui voulait me conduire plus loin sur la voie du cœur.
Un an plus tard, je reçus un rappel de ma vulnérabilité: la fibrillation auriculaire (FAP), qui comporte un risque élevé d’AVC et dont les épisodes sont imprévisibles. Bref, tout pour rassurer quelqu’un comme moi qui n’ai pas une facilité naturelle à gérer les imprévus… Je devais vivre avec une capacité cardiaque réduite de moitié; cela m’enlevait la possibilité de soutenir de grands projets. Je pris des antiarythmiques, mais ces substances ne m’ont apporté aucun bienfait.
J’ai alors fait une rencontre providentielle dans laquelle j’ai reconnu l’action de Joseph. Elle m’a permis de me retrouver sur une liste de candidats à une étude dont le but était d’améliorer le taux de succès de l’élimination de la fibrillation par une procédure chirurgicale d’avant-garde. Ce protocole nécessitait deux interventions, à six mois d’intervalle.
Je suis allé à l’oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal avant chacune de ces interventions pour me confier à lui et l’implorer de faire en sorte que cette procédure me délivre de la FAP, afin que je puisse mieux servir le projet de Dieu. J’ai également demandé à mes proches de prier Joseph pour moi. Résultat : depuis ces interventions j’ai vécu dix ans sans récidive.
Mon ex-voto? J’ai remercié Joseph par un pèlerinage à Cotignac, ce village de Provence qui a bénéficié de l’une des rares apparitions de Joseph. Sur le chemin du retour, je me suis arrêté quelques heures au Sacré-Coeur de Montmartre à Paris. Je voulais aussi remercier Jésus car, lors de ma deuxième intervention chirurgicale, mon fils et ma fille effectuaient un pèlerinage à cette basilique et avaient prié pour moi.
L’intervention de Joseph dans mon cas n’est peut-être pas comparable aux grandes guérisons miraculeuses, mais grâce à elle, ma relation avec lui a passé de la simple habitude à un échange profond et une reconnaissance de la richesse de son patronage. Ce témoignage est ma façon de lui rendre hommage.
ITE AD JOSEPH