Quand est venu le temps de me choisir une profession, un conseil donné par l’ensemble de mes professeurs était de choisir un métier qui correspondait à ma passion. Le problème, c’était que j’aimais beaucoup de choses. Je n’arrivais pas à choisir et je changeais souvent d’idée. J’ai alors pensé qu’il valait mieux aimer ce que l’on fait, comme ça on fait toujours ce que l’on aime.
C’est ce que j’ai tenté d’appliquer dans mon travail. Bon, ce n’est pas toujours parfait, il y a quand même des matins où je préfèrerais roupiller plutôt que travailler. Mais de façon générale, j’ai aimé ce que j’ai fait, et cette attitude face à mon travail m’a fait découvrir des emplois que je n’aurais pas nécessairement choisis au premier abord. Chanceuse, vous dites? Peut-être, mais c’est aussi une question de point de vue.
Aujourd’hui, nous fêtons Joseph « artisan », mais il est aussi « patron des travailleurs ». Artisan, ouvrier, travailleur : synonymes? Pour Joseph, oui, mais pas pour tous.
À l’origine, le mot « artisan » référait à celui qui mettait son art au service d’autrui. Maintenant, ce mot fait référence à quelqu’un qui travaille de ses mains dans un métier traditionnel. Malgré qu’elle se soit un peu estompée, la dimension artistique attachée à son état, que rend l’étymologie d’artisan, persiste. Le terme « ouvrier », du latin operarius (opéra ou œuvre) a une signification similaire mais détachée de la notion d’art : celui qui accomplit une œuvre. Finalement, le travailleur est celui qui travaille.
Malheureusement, dans notre société moderne, le travail est souvent source de stress, relié à l’obligation de produire, de performer, de réussir. Loin de nous la pensée de faire de notre travail un art! Pourtant, le Wiktionnaire signale une autre acceptation de « travailleur »: celui qui aime travailler.
Pour moi, Joseph est un homme qui sait comment allier œuvre, travail et art. Il participe à l’œuvre de la création avec ses mains et son cœur et, à cause de son amour pour Dieu, il transforme son travail en art. Le travail est pour nous une façon de participer au projet de Dieu. En imitant Joseph, nous pouvons devenir de vrais artisans, qui aiment leur travail.
Voir aussi Vénézuela, terre de grâce