Le 5 mars dernier, pour la première fois dans l’histoire, un successeur de Pierre a mis les pieds en sol irakien. Jean Paul II et Benoît XVI ont tenté auparavant de le faire, sans succès. François est donc le premier pape à visiter ce pays du Moyen-Orient.
On pourrait se demander pourquoi François tenait à se rendre dans un pays ouvertement hostile aux chrétiens. En effet, la petite minorité chrétienne d’Irak (moins de 1.5%) est toujours menacée, souvent persécutée et progressivement chassée du pays. Cependant, les dirigeants irakiens se sont montrés réceptifs, allant jusqu’à souligner par les canaux officiels que François était bienvenu. Celui-ci voulait réconforter les chrétiens d’Orient, les encourager à rester sur leur terre, berceau de la lignée de David.
Ce voyage, effectué durant l’année dédiée à Joseph, débutait tout au sud du pays à Ur, patrie d’Abraham. Dans la maison d’Abraham, François a exhorté à l’amour du prochain.
Une deuxième étape symbolique de ce voyage marquant se déroulait dans la cathédrale chaldéenne Saint-Joseph à Bagdad. Là, François a insisté sur le témoignage du chrétien comme «le chemin pour incarner la sagesse de Jésus». Finalement, il a conclu son périple à Mossoul et Quaraqosh, dans la région la plus chrétienne du pays et complètement dévastée par l’État Islamique. Dans ses derniers mots au peuple irakien, François a appelé au pardon : «Même au milieu des ravages du terrorisme et de la guerre, nous pouvons voir, avec les yeux de la foi, le triomphe de la vie sur la mort.»
La concordance de ce voyage avec l’année dédiée à saint Joseph suscite un vent de confiance dans la protection de ce dernier pour l’Irak. La reconstruction du pays a commencé, les chrétiens reviennent peu à peu chez eux, mais le terrorisme et les persécutions religieuses sont toujours présents. Qui mieux que Joseph, fils d’Abraham, fils de David, peut guider les dirigeants de cette nation en «renaissance»?